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I. Fonctionnement et domaine du plan Marshall


A) Fonctionnement du Plan Marshall

Harry S. Truman propose une politique étrangère active, mais le Congrès s’y oppose. Il est important de reconstruire l’Europe car dans de nombreux pays les infrastructures ont été détruites ou abimées. La production, elle aussi, est fortement endommagée. Les populations d’Allemagne meurent de froid et n’ont pas suffisamment à manger puisque ses partenaires économiques ne sont plus présents. William Clayton reporte à Washington que "des millions de gens meurent lentement de faim". Le plan Marshall est alors proposé mais pourquoi a-t-il intéressé les Américains ?

Le Plan est proposé pour quatre ans, il est destiné à financer la reconstruction de l'Europe encore libre. Tout les pays sont invités et aucun n'est exclu. Le 27 Juin 1947 l'Union Soviétique est même invitée mais elle refuse (2 Juillet de cette même année). Le but étant de créer dans un premier temps un comité de coopération économique européen dont le rôle serait de fournir aux États-Unis la répartition des crédits disponibles en fonction du budget fixé (17 milliard de dollars). Puis dans un second temps de créer une aide qui serait assurée à 90% par des dons en nature, des prêts en argent ou en nature (tracteurs, biens d'équipement...) représentant l’équivalent d'environ 170 milliards de dollars (valeur de nos jours).

A Washington, le plan n’est pas accepté au Congrès. Il est refusé par la droite (Robert A. Taft qui le trouvait fort cher) et par la gauche (Henry A. Wallace qui craignait une polarisation Est-Ouest). Une première somme de 5 milliards de dollars est acceptée par le congrès suite au 9 Mai 1948 (la Tchécoslovaquie devient communiste). La Grèce et la Turquie sont les premiers pays aidés. Marshall fait son grand discours à l'université de Harvard le 5 juin 1947. Le discours est écrit par Charles Bohlen et ne contient aucun détail et aucun chiffre.

Le plus important est d’inciter les Européens à se rencontrer et à créer leur plan de reconstruction, en leur promettant de les aider financièrement. Le 12 juillet 1947 les pays d’Europe (qui ont accepté l’invitation) se rencontrent à Paris. L'Espagne de Franco est la seule à n’être pas invitée. La Tchécoslovaquie, la Pologne et la Finlande acceptent l'invitation mais déclinent leurs aides suite à des pressions du côté Est trop importantes qui sèment doute et la peur chez les populations mais aussi dans les gouvernements. Il est en effet urgent de rassembler ceux qui veulent participer au plan puisque les pays européens ne pensent pas se reconstruire de la même manière, le Plan Marshall permet de les unifier face à un seul ennemi.

Les Américains leurs rappellent, via le plan Marshall, qu’il faut reconstruire l’Europe, mettre en place le libre-échange mais aussi éviter l’expansion de l’URSS. En effet les Français ont très peur des Allemands et craignent qu’ils puissent très vite reconstruire leur économie. Marjolin écrit : « Au CGP nous y vîmes immédiatement la possibilité de faire du plan français une réalité. J’y voyais moi-même plus particulièrement un début de réponse à une question que je me posais depuis 1945 ou 1946 : comment intégrer le redressement économique français dans un redressement d’ensemble des économies européennes". Certains préfèrent rétablir entièrement les relations avec l’Allemagne afin de reconstruire leur marché (Le Benelux) ou de rester neutre (la Suède). Les pays européens demandent donc 22 milliards de dollars mais Truman réduit cette somme à 17 milliards. Les Anglais demandent un statut « spécial » puisqu’ils ne sont pas beaucoup aidés car le plan privilégie les pays les plus déconstruits (i.e. au prorata des destructions).

On discute de l’organisation précise du plan lors de la conférence de Paris, après qu’il soit signé par 17 pays le 20 septembre 1947: l’Islande, le Royaume-Uni, l’Irlande, la France, le Portugal, la Norvège, la Suède, le Danemark, les Pays-Bas, la France, la Belgique, le Luxembourg, la RFA, la Suisse, l’Autriche, l’Italie et, surtout, les deux pays à qui l’aide est à l’origine destinée, la Grèce et la Turquie. Lors de cette réunion et les quelques mois qui suivent une administration est montée: l'Economic Coopération Administration (ECA), qui a pour but d’encourager la production européenne, de stabiliser les monnaies et de faciliter les échanges commerciaux avec les Etats-Unis. Les fonds doivent être transférés aux différents gouvernements européens et gérés personnellement par ceux-ci et par l'ECA (administration de coopération économique). Il est alors décidé que les fonds venant d’Amérique ne doivent pas être directement donnés aux entreprises étrangères. Le mécanisme de donation des crédits se constitue alors par différentes étapes (voire schema ci-dessous).

Le trésor américain doit verser des fonds (en dollars) à la banque centrale du pays qui en profitera. Celle-ci la remettra au Trésor public de ce pays qui pourra alors faire des prêts aux entreprises locales. Avec les sommes empruntées les entreprises achèteront des dollars à la banque centrale de leur pays. Ces dollars leurs servent à acheter des matières de provenance américaine. Le pays qui profitera de ce prêt rembourse ensuite en devises (dollars) le trésor des Américains.

B) Les domaines d’aides du Plan Marshall

Des hommes d'affaires, des experts et des syndicats sont conviés à réfléchir où l'aide serait la plus efficace.

Il est décidé que les pays européens achètent du matériel américain car les devises européennes sont très faibles voire nulles. Les plus gros achats sont l’essence (1,6 milliards de dollars), d’autres achats portent sur des matériaux de construction. Quand la guerre de Corée éclate les achats militaires augmentent (25 Juin 1950 au 27 Juillet 1953). Il semble important de dire que dans l’année 1951 entre 3 et 4 milliard alloués de dollars (les Américains font des crédits et des indemnités) sont utilisés pour des produits de manufacture et pour la construction des chemins ferroviaires. Entre 2 et 3 milliards sont dépensés pour la nourriture et par conséquent pour des engrais et 1,9 milliards pour les véhicules. Enfin un programme « d’assistance-technique » est mis en place afin que des ingénieurs et quelques industriels puissent faire des stages aux Etats-Unis et inversement pour s’imprégner du fordisme qui consistait, à augmenter la production et la consommation dans les pays capitalistes. Cependant le montant de ce programme à double sens n’est pas calculable de façon exacte par rapport à l’aide totale.

Tableau expliquant pourquoi le Plan Monnet n’a pas été retenu. Les pourcentages représentent les dépenses d’investissement dans les dépenses totales de l’Etat français.


Propagande autour du plan
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